La perception du bruit est une chose, ses risques en sont une autre !

Un danger cesse d’être épouvantable si l’on en connaît les causes.

Konrad Lorenz

communiquer avec des boites de conserve

Notre perception du bruit ne nous permet pas toujours d’appréhender les risques associés.

En effet, nous sommes entourés de bruits qui peuvent fatiguer notre organisme et nos oreilles sur le long terme. Toutefois, les situations les plus dangereuses sont généralement liées à certaines tâches bruyantes (industrie, bâtiment..). Mais souvent, nous sommes un peu kamikaze sans le savoir (écoute de musique forte). C’est ce temps long qui occulte le danger (comme la cigarette, l’alcool, etc…) et qui nous piège !


PROPAGATION DU BRUIT

Le bruit est une onde de pression qui excite un milieu solide pour se propager (air, eau, corde, béton…). Dans le vide, le bruit ne se propage pas !

Faite l’expérience de communiquer avec des boites de conserve reliées par une corde. L’onde se propage le long de la corde et vous entendez votre interlocuteur.

Dans le vide, l’énergie ne peut pas se communiquer d’une molécule à l’autre et le bruit ne se transmet pas !

Homo Sapiens n’est pas qu’une somme de molécules qui transmettent le bruit (risque dus au bruit) de son tympan ou de son corps à son cerveau.

Ainsi, il transforme le bruit par sa physiologie qui fait qu’il entend moins bien les basses fréquences (voir notion de dB(A)) et qui peut conduire à une perception différente de la réalité physique, en fonction du contexte.

Par exemple, lorsque l’on écoute de la musique, c’est agréable pour nous mais peut être désagréable pour le voisin !

In fine, Homo Sapiens, bien qu’il évolue (homo sapiens cerveau), n’est pas encore adapté aux bruits qu’il a créé et qui peuvent le stresser et le rendre sourd.


PERCEPTION DU BRUIT ET RISQUES DU MARKETING

personnages à l'écoute d'un mur

L’addition de 2 bruits de même énergie conduit à + 3 dB (voir notions).

A contrario, si l’on met en place un traitement (doublage sur une paroi …) qui apporte un gain de 3 dB, il réduit bien de moitié la transmission de l’énergie. En ce sens, on peut dire que le gain est de 50 % de l’énergie.

Les vendeurs de produits « acoustiques » mettent en avant ce résultat trompeur*.

EN EFFET, la perception d’Homo Sapiens n’est pas de 50 %.

Bien que certains soient plus sensibles ou sourds que d’autres, il faut généralement atteindre 5 dB pour ressentir une nette différence (l’énergie est alors multipliée ou divisée par 3).

Il faut atteindre 10 dB (10 fois plus ou moins d’énergie) pour ressentir un bruit 2 fois plus ou moins fort.

*sachant qu’il est plus facile de traiter un isolement faible, gagner 3 dB sur pas grand chose, donne… pas grand chose !

Autrement dit, coller une plaque sur une plaque fait bien gagner 50 % mais le résultat reste insuffisant. On sent bien que doubler une plaque de plâtre ou une planche par une 2ème ne sera pas très performant, bien que l’énergie soit atténuée de 50 % ! Comme ailleurs, il n’y a pas de miracle en acoustique 🙁


RISQUES DUS AU BRUIT

schéma d'une oreille

Risques de surdité

Que ce soit un bruit désagréable ou une musique, le résultat est le même. A fort niveau, il rend sourd sur le long terme (ou instantanément si impulsif très fort : coups de feu, pétards, marteau…).

Si vous voulez vous faire peur, l’OMS fourni des chiffres récents pour tous les âges !

La limite pour un risque de surdité est de 80 dB(A) sur 8h/jour.

Pour repère, 80 dB(A) est la limite à laquelle on doit hausser la voix pour se comprendre à 1 m de distance.

Si on divise le temps par 2, le bruit peut être augmenté de 3 dB(A).

Attention, sachant que le bruit des téléphones est limité à 100 dB(A), avec une alerte à 85 dB(A), c’est donc moins de 3 min/jour autorisées pour le niveau max ! et 2 h/j pour atteindre le niveau d’alerte.

L’oreille, un outil à protéger

Les ondes arrivent dans le pavillon de l’oreille (L’oreille extérieure que l’on voit !) et sont guidées jusqu’au tympan. Ce dernier peut être abîmé par le bruit ou une otite par exemple. Mais il peut se réparer de lui-même ou être opéré.

En cas d’otite chez l’enfant, on place un petit tube en plastique (un « yoyo ») qui traverse le tympan pour évacuer l’infection. Ce yoyo est ensuite rejeté par le tympan qui se reconstitue.

Ensuite, le bruit passe par la chaine des osselets pour arriver aux cellules ciliées situées dans la clochée. Ce sont comme des petits cils, chacun étant associé à une fréquence (pour faire simple !) et relié au nerf auditif.

Une cellule détruite ne peut pas être réparée.

La surdité commence avec une perte autour de la fréquence de 4000 Hz sur l’audiogramme, donc dans les aigus, c’est à dire dans le spectre de la parole.

Une fois sourd (ce qui arrive sournoisement mais sûrement), des appareils auditifs peuvent améliorer.

Dans les cas extrêmes, un implant cochléaire peut reconnecter quelques cellules ciliées au cerveau !

Le mieux n’est il pas d’être prudent ?

Une cellule ciliée précieuse

Ci-contre une cellule ciliée filmée en action. Une musique est constituée d’une multitude de fréquences… mais pas tout le temps. Lorsque la fréquence associée à cette cellule n’est pas présente, elle ne bouge pas.

Tendez l’oreille et regardez bien !

chats et oiseaux

Risques de stress et mortalité

Enfin, le bruit régulier génère stress, fatigue, mortalité, sauf le ronronnement des chats et le chant des oiseaux, lorsqu’ils ne sont pas mangés par les chats !

Il suffit de rechercher sur la toile pour trouver des études sur les risques, effets sanitaires

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