Des cas pratiques pour réduire le bruit

Si vous ne soufflez pas dans votre trompette, nul ne le fera à votre place.

Proverbe anglais
Image de zéro

ON NE PEUT ÊTRE BON EN TOUT !

Non, vous n’êtes pas nul ! Mais personne ne peut être bon en tout !

J’ai lu qu’il faut 10 000 h pour devenir un des meilleurs spécialistes dans un domaine, soit 6 ans à raison de 7h/j à ne faire que cela (hors week-end et congés) !

Chacun a sa spécialité et moi-même je ne me vois pas devenir maçon, plombier, électricien ou plaquiste pour réaliser des travaux chez moi.

Si j’ai de gros travaux de maçonnerie à réaliser, je demanderai l’intervention d’un maçon et d’un bureau d’étude de structure (qui fera les calculs de résistance, antisismiques…).

Si j’ai des petits travaux sans grands enjeux, je pourrai prendre le risque de les faire moi-même. Mais j’aurai auparavant recherché quelques renseignements (les bricoleurs savent que rien n’est simple et que, sans les astuces, sans les règles du métier, on court vite aux problèmes !).

En acoustique, ce n’est pas différent ! Il faut s’y connaitre à minima et, pour les cas non classiques, il y aura lieu de faire appel à un (bon) acousticien.

Qu’est ce qu’un bon acousticien ? On ne parle pas ici d’un réseau de vente d’appareils auditifs ou d’entreprises qui galvaudent ce terme ! Ceci sous prétexte qu’elles vendent un produit participant à réduire le bruit ! Une hirondelle ne fait pas le printemps…

Comme pour les artisans, l’idéal serait d’avoir plusieurs avis. C’est d’autant plus important pour les sites de « devis groupés » qui vous mettent en relation avec des sociétés qui paient pour avoir vos coordonnées !

Mais il n’y a pas beaucoup de retours d’expérience car les particuliers font rarement appel à un acousticien dont la mission s’avère onéreuse. C’est pourquoi ce site à pour but de palier en partie et modestement à ce problème avec ces cas pratiques de traitement du bruit.

Lorsque vous demandez un devis, afin de garantir au mieux le résultat, une solution serait donc d’imposer une garantie de résultats chiffrée à l’acousticien ou à l’entreprise. Ici encore, il faut avoir des notions de ces objectifs ! Ce site devrait vous apporter quelques réponses.

Pour répondre au 2ème point évoqué plus haut : qu’est ce qu’un cas non classique ? Finalement, ils le sont potentiellement tous car les règles de calculs et les transmissions acoustiques sont subtiles (voir Notions acoustiques).

OK, MAIS QUE FAIRE SI JE SUIS NUL EN ACOUSTIQUE ?

Nous proposons ci-après quelques cas pratiques de traitement du bruit que pourrait rencontrer un particulier.

Les solutions proposées sont bien évidemment sans garanties*. Mais elles devraient permettre de se poser les bonnes questions, de choisir les matériaux et traitements adaptés afin d’éviter de grosses erreurs et un résultat décevant.

*Avez vous déjà suivi une recette de cuisine mot pour mot mais sans la réussir ?! C’est rageant mais il devait manquer un tour de main, l’expérience… Cuisiner les dB n’y coupe pas, d’autant plus que la mise en œuvre fait intervenir plusieurs corps de métiers (maçon, plaquiste, carreleur, menuisier, plombier, chauffagiste…), avec chacun son tour de main !

Notre plus grand souhait est que cette sensibilisation évite à minima à chacun de tomber dans les griffes des soit disant experts de tout poil, de bonne ou de mauvaise foi !

DIAGNOSTIC ACOUSTIQUE

Cette approche n’est pas à négliger et s’avère souvent obligatoire pour comprendre la situation.

En effet, la présence potentielle de transmissions latérales et parasites impose un diagnostic afin d’éviter les erreurs de traitement. C’est le travail de l’Acousticien qui fera intervenir son expérience, réalisera des mesures avec un matériel spécialisé et pourra garantir un résultat.


AMELIORER L’ISOLEMENT ACOUSTIQUE D’UNE FACADE

Cas pratique - isolation du bruit d'une façade ancienne

Façade ancienne

L’isolement acoustique d’une façade ancienne est de l’ordre de 20 à 25 dB, ce qui est faible. On entend très bien l’extérieur.

L’épaisseur de vitrage simple est limitée à 5 ou 6 millimètres.

La ventilation se fait par l’absence de joints.

Il est alors logique de vouloir mettre en place des joints, ce qui peut apporter une 1ère amélioration. Mais cela nuira à la ventilation et est donc à déconseiller (sauf à ouvrir régulièrement pour aérer) sauf à ajouter une ou des entrées d’air acoustiques pour atteindre 45 m3/h par chambre et 90 m3/h en séjour.

Toutefois, le vitrage resterait trop faible.

La solution viable consiste donc à changer la fenêtre par un modèle avec entrée d’air intégrée (et coffre de volet roulant si souhaité) + double vitrage acoustique*.

* la précision a son importance car un double vitrage risque de ne pas être performant en acoustique s’il est défini uniquement pour améliorer la thermique.

Avec ces travaux, l’isolement peut alors raisonnablement être porté à 35 dB. On entendra encore l’extérieur mais bien atténué. Il faudra atteindre un isolement de 40 dB ou plus pour ne plus entendre les bruits extérieurs ou les percevoir considérablement atténués.

Cependant, une valeur supérieure à 35 dB n’est pas conseillée en réhabilitation. En effet, une trop forte isolation de façade ne permettra plus de masquer les bruits des voisins car les isolements internes sont généralement faibles. Ces bruits des voisins deviendraient alors gênants !

Pour viser un isolement de 35 dB dans une chambre classiquement vitrée, il faudra s’assurer que la fenêtre retenue possède un PV d’essai acoustique en laboratoire, dans les conditions de pose prévues, caractérisé par un indice d’affaiblissement acoustique au moins égal à Rw (Ctr) = 32 dB (intégrant le coffre si retenu). Pour un séjour avec grandes baies vitrées, visez Rw (Ctr) = 35 dB. Pour les entrées d’air, il faudra obtenir un PV d’essai acoustique en laboratoire, caractérisé par un indice d’isolement acoustique au moins égal à Dnew (Ctr) = 41 dB.

Façade récente

L’isolement réglementaire d’une façade est d’au moins 30 dB, depuis 2000. Cet isolement est fonction de l’exposition aux voies bruyantes et peut monter jusqu’à 45 dB.

Il est possible que cet isolement soit non conforme ou jugé insuffisant.

Il y a lieu de vérifier que le réglage des fenêtres est bien réalisé (joints bien comprimés : il suffit d’appuyer sur la fenêtre pour en juger).

Pour une valeur initiale de 30 dB, le passage à 35 dB peut être obtenu tel que défini ci-dessus pour la façade ancienne.

Cependant, un audit d’un (bon) acousticien pourra peut être permettre de conserver les fenêtres en améliorant les entrées d’air et les coffres de volet roulant.


AMELIORER L’ISOLEMENT ACOUSTIQUE D’UNE PORTE DE CHAMBRE

Cas pratique - Isolation du bruit d'une chambre

Une chambre représente un cocon ou le calme doit régner.

Ce n’est pas toujours évident lorsque que cette dernière est en communication directe avec le séjour.

Si l’environnement des parois est performant et homogène, la transmission se fera par la porte isoplane. Autrement dit, une porte classique, composée de 2 panneaux en fibre de bois ou contreplaqué collés sur un cadre, espacés par un vide.

Cette porte est peu performante et sans joints, conduisant à un isolement global généralement inférieur à 20 dB. Or, il faudrait viser au moins 40 dB pour garantir un minimum de calme et confidentialité.

Une première solution peut consister à mettre en place des joints sur le pourtour, y compris en partie basse. Le problème est que la chambre ne sera plus ventilée. Ceci conduira à un air vicié et des risques de moisissures avec traces noires dans les angles (sauf à ouvrir régulièrement la fenêtre !).

Une solution consiste à reconstituer la ventilation par mise en place d’une grille de transfert dans la paroi ou dans la porte.

Pour un traitement complet, il y a lieu de remplacer la porte isoplane par une porte pleine (on vérifiera que les gonds sont adaptés au poids).

Cas pratique : plinthe acoustique

Exemple de plinthe escamotable

Pour le traitement du joint bas

Cas pratique : grille de transfert acoustique

Exemple de grille de transfert dans la porte

Cas pratique : grille de transfert acoustique cloison

Exemple de grille de transfert dans la paroi


AMELIORER L’ISOLEMENT ACOUSTIQUE D’UNE PAROI HOMOGENE

cas pratiques bruit : amélioration acoustique d'une cloison

Pourquoi une paroi homogène ?

Les traitements proposés ci-après sont à base de doublages. Si la paroi est déjà composée de plusieurs parements, le fait de rajouter un doublage constituera à minima une triple paroi. Or, le comportement de ce type de paroi est délicat et est totalement à éviter.

La page isolation phonique traite des notions et précautions à considérer dans ce cas.

Audit de la situation

Nous rappelons que les transmissions latérales peuvent être prépondérantes.

Il y a donc lieu de les appréhender.

Vérification de la qualité acoustique des bâtiments par mesures

Approche par mesure

Pour cela, il faut générer un bruit d’un côté et mesurer des 2 côtés (et écouter en réception).

L’idéal est de réaliser une mesure avec une source de bruit stable, générant toutes les fréquences (c’est à dire un bruit rose, utilisé par les Acousticiens). Vous pouvez charger un bruit rose sur le net et le passer dans une enceinte qui génère un niveau important (au moins 80 dB(A) à 1 m).

La position de la source et des points de mesures est illustrée sur le schéma ci-joint (extrait norme NF S31-057).

La différence entre les niveaux en émission et réception donne l’isolement brut D.

Bien que cette approche ne soit pas rigoureuse, ce résultat peut être comparé à celui du calcul de l’isolement à partir de la loi masse (si paroi homogène). Si les résultats sont très différents (disons > 5 dB(A) compte tenu de cette estimation), on peut en conclure que les transmissions latérales sont prépondérantes et doivent probablement être traitées.

Bien évidemment, une estimation des transmissions à l’oreille est toujours une technique à mettre en œuvre.

Pour ces mesures, le logiciel NoiseCapture peut être retenu. Bien qu’il ne soit pas calibré, le résultat étant une différence, les erreurs s’annuleront.

cas pratiques bruit : pose doublage acoustique collé

Approche empirique

Cela demande un peu de matériel mais évite les mesures et calculs. Le résultat est plus concret ! Il faudra toujours générer le bruit en émission pour juger des transmissions.

Il s’agit d’appuyer des doublages (type laine minérale 50 mm mini + plaque plâtre BA13 de 10 mm d’épaisseur) sur chacune des transmissions potentielles.

Compter environ 40 €/m2. Exemple de pose ci-contre (doc Knauf).

Si la pose sur la paroi séparative s’avère efficace, ce traitement est alors suffisant.

On pourrait descendre à 40 + 10 mm si l’on veut gagner en épaisseur ou 80 + 10 si l’on veut gagner en isolement. Voir analyse ci-après.

Si le résultat s’avère insuffisant, cela veut dire qu’il y a des transmissions latérales. Il faut alors les traiter avec un doublage du même type. Il s’agira généralement de la façade et/ou de la paroi opposée : à traiter l’une après l’autre pour savoir laquelle est prépondérante (ou les 2 !).


INFLUENCE DU TYPE DE DOUBLAGE

Doublage acoustique sur ossature indépendante

Il nous est apparu utile ici d’y consacrer un paragraphe et de faire quelques rappels sur le comportement acoustique des parois (donc des doublages).

Le traitement d’une paroi est souvent réalisé en appliquant un doublage, constituant ainsi une « double paroi » tel que défini ci-dessus.

En effet, le gain peut facilement atteindre 5 à 10 dB(A) ou plus, alors que doubler la masse ne ferait gagner que 3 dB(A) ! sous réserve des transmissions latérales.

Il faut garder à l’esprit que dans la double paroi théorique, les parements sont totalement désolidarisés par une lame d’air.

Ainsi, dès que l’on créé des contacts (plots de colle, fixations rigides, isolant rigide), on s’éloigne de la théorie et du meilleur résultat. Le choix de l’isolant est primordial. Un isolant trop rigide (type polystyrène extrudé, expansé ou polyurhétane) conduira au mieux à une situation neutre, au pire à détériorer l’isolement d’origine.

Dans un doublage à ossature indépendante, le vide d’air sera donc comblé par une laine minérale non comprimée (laisser 1 cm de vide).

Pour les doublages collés, l’isolant est solidaire de la plaque de plâtre. il devra être de type laine minérale ou polystyrène élastifié (type POLYPLAC PHONIK A ou DOUBLISSIMO ou équivalent) .

Dans l’exemple présenté ci-contre (doc Placoplatre), la laine minérale entre ossature métallique et mur pourra être supprimée pour gagner en épaisseur, sous réserve de laisser un vide entre ossature et mur (prévoir 0,5 cm). L’ossature M48 fait 48 mm + 13 mm de plaque de plâtre + 5 mm de vide = 66 mm au total. Il s’agit donc de l’épaisseur mini pour améliorer un isolement. Les solutions de plaque à coller, de peinture, de rideau et autres de quelques mm sont inefficaces.

Exemples chiffrés de doublages

cas pratiques bruit :  indice d'affaiblissement acoustique de parpaings pleins enduits ou non

Les extraits présentés sont issus du guide Cated : amélioration acoustique des logements existants.

Parpaings pleins enduits ou non

Ce type de séparatif procure un isolement non conforme à l’objectif réglementaire entre logements. Il est donc représentatif d’une situation qui peut être rencontrée dans de vieux logements.

Nous avons ici une paroi homogène, caractérisée par un indice d’affaiblissement au bruit rose R = 52 dB(A).

A noter qu’un parpaing sans enduit est poreux. On constate que la perte est ici de plus de 20 dB(A) !

Si l’on considère des transmissions latérales « standarts », l’isolement sera donc de 52 – 5 = 47 dB(A) (à comparer aux 53 requis par la réglementation).

Mais avec un doublage collé ou sur ossature (voir ci-après), on constate que le gain est de plus de 10 dB(A). Le résultat sera alors consédirablement amélioré et deviendrait conforme à la nouvelle réglementation.

A noter que le gain final ne sera probablement pas égal à la différence apportée par le doublage car les transmissions latérales finiront par prendre le dessus.

En tout état de cause, un gain de l’ordre de 10 dB(A) conduit à une perception du bruit divisé par 2, ce qui est très important.

cas pratiques bruit : doublage acoustique collé sur parpaings pleins

Doublage acoustique collé

L’essai est ici réalisé avec un doublage collé de 50 mm de laine minérale + 10 mm de plaque de plâtre + 10 mm de colle = 70 mm au total.

Le gain sur l’indice d’affaiblissement acoustique, par rapport au parpaings enduits seuls, est donc de 63 – 52 = 11 dB(A). Ce gain devrait sensiblement se retrouver sur l’isolement s’il n’y a pas de transmissions latérales prépondérantes.

A noter que des épaisseurs en 10 + 30 ou 10 + 80 conduiraient sensiblement à – 3 et + 3 dB(A) par rapport au 10 + 50, soit une réduction ou augmentation de moitié de l’énergie.

cas pratiques bruit : doublage acoustique sur ossature indépendante sur parpaings pleins

Doublage acoustique sur ossature indépendante

L’essai est ici réalisé avec un doublage sur ossature probablement de 48 mm + 13 mm de plaque de plâtre + 9 mm de vide entre ossature et parpaings = 70 mm au total.

Le gain sur l’indice d’affaiblissement acoustique, par rapport au parpaings enduits seuls, est donc de 67 – 52 = 15 dB(A). il est donc ici de 4 dB(A) supérieur au doublage collé.

4 dB(A) est perceptible mais la solution avec doublage collé est déjà très performante et permet d’utiliser les plaques qui auraient été approvisionnées pour le test, si celui-ci est concluant.


REMPLACER UNE MOQUETTE

cas pratiques bruit : remplacement d'une moquette

Les modes de vie ont évolué.

Ainsi, le cas se présente régulièrement de vouloir remplacer une moquette par un sol lisse, donc plus dur.

Il ne faut pas être devin pour imaginer que l’isolement aux bruits d’impact sera détérioré.

Avant de vous lancer, il y aura lieu de vérifier que le règlement de copropriété autorise ce changement de sol.

Par ailleurs, la jurisprudence impose un résultat à minima aussi performant qu’à l’origine. Cela nécessite donc une mesure initiale entre le logement concerné et celui du dessous, avant travaux et, en toute rigueur, une mesure de réception attestant du respect de l’objectif.

Toutefois, si l’on connait l’indice d’affaiblissement aux bruit d’impact (voir notions) du revêtement de sol à déposer (peu probable), il est possible de justifier son remplacement par un produit au moins équivalent. Mais ceci est sous réserve d’une bonne mise en œuvre, indispensable en acoustique ! Or, ces travaux sont ceux qui conduisent au plus de non conformités dues à la mise en œuvre.

En effet, dans le cas d’une moquette à remplacer par un parquet ou carrelage sur sol béton, il faudra mettre en place une sous-couche résiliente, avec sous sans chape béton suivant le résultat requis.

cas pratiques bruit : chape acoustique

Sous couche sous chape flottante intérieure

Exemple de sous-couche sous chape flottante. Ici ASSOUR Chape 20 de SIPLAST caractérisé par ∆Lw = 20 dB ou ASSOUR 22 Confort caractérisé par ∆Lw = 22 dB ou 25 dB en double épaisseur.

Résultats sur béton, non transposables sur bois.

Nota : l’amélioration aux bruits aériens est respectivement de 6 et 4 dB.

cas pratiques bruit : sous-couche acoustique sous carrelage

Sous couche sous carrelage intérieur

Exemple de sous-couche directement sous carrelage. Ici SOUKARO de SIPLAST caractérisé par ∆Lw = 18 dB.

Résultats sur béton, non transposables sur bois.

Attention : l’amélioration aux bruits aériens est de – 2 dB (soit une dégradation !).

cas pratiques bruit : chape acoustique extérieure

Sous couche sous carrelage ou chape extérieure

Exemple de sous-couche directement sous carrelage ou chape. Ici DRAINA G10 de SIPLAST caractérisé par ∆Lw = 15 à 18 dB.

Résultats sur béton, non transposables sur bois.

cas pratiques bruit : sous-couche acoustique sous parquet

Sous couche sous parquet

Exemple de sous-couche directement sous chape parquet. Ici ASSOUR parquet de SIPLAST caractérisé par ∆Lw = 20 dB.

Résultats sur béton, non transposables sur bois.

Attention : l’amélioration aux bruits aériens est de – 4 dB (soit une dégradation !).


AMELIORER L’ISOLEMENT AUX BRUITS D’IMPACT D’UN PLANCHER

cas pratiques bruit : amélioration des bruits d'impacts

Dans le cas d’un plancher existant, on peut souhaiter améliorer l’isolement aux bruits d’impact afin d’être moins gêné par le voisin du dessus.

Le plus efficace et probablement le moins cher est de lui offrir une moquette, s’il accepte !

Cela est particulièrement efficace sur sol dur. Sur plancher bois, l’efficacité est moindre et l’aide d’un acousticien pourra être nécessaire. C’est souvent le cas des vieux planchers.

Lui offrir un revêtement dur sur sous-couche apparait nettement plus délicat compte tenu de la rehausse probable et de la nécessité d’alourdir (béton maigre…).

Avec un traitement à la source (au dessus du plancher) , une efficacité proche de 20 dB(A) peut être visée.

Le traitement en plafond de votre local n’est pas exclu mais son efficacité sera limitée entre 3 et 5 dB(A) (de juste perceptible à perceptible !).

Il s’agira de mettre en place un doublage en plafond, sur ossature indépendante, si possible soutenu uniquement par les parois les plus lourdes (ou par suspentes anti-vibratiles).

Il sera constitué d’au moins une plaque BA13 sur ossature de 70 mm définie suivant portée (incluant 70 mm de laine minéral) + 10 mm entre ossature et plafond = 93 mm.


AMELIORER L’ISOLEMENT AUX BRUITS AERIENS D’UN PLANCHER

Cas pratique : amélioration de l'isolement acoustique d'un plancher

Si vous voulez vous isoler de votre voisin du dessus, la solution décrite ci-dessus est viable.

Attention, ceci ne concerne que les planchers homogènes (loi de masse).

C’est donc le cas pour un plancher béton, mais pas pour un plancher bois où l’aide d’un acousticien sera nécessaire.


AMELIORER LA CORRECTION ACOUSTIQUE D’UN LOCAL

Cas pratique : amélioration de la correction acoustique d'un local

Les réglementations ou recommandations définissent des durées de réverbération optimales afin d’autoriser une exploitation confortable suivant le type et le volume du local.

Ce seul critère est généralement suffisant mais parfois non, notamment lorsque seul le plafond est traité, laissant de grandes surfaces de parois libres et non encombrées, conduisant à des réflexions, voir des échos qui peuvent s’avérer gênants.

Dans de plus rares occasions, ces phénomènes peuvent se produire dans un salon, une chambre peu meublés (ou meubles avec surfaces dures : bois, verre..) sans matériaux absorbants (tels que rideaux épais, canapé avec coussins, bibliothèque de livres, moquette non cachée par meubles…). Une « résonnance » gênante est alors perçue. Un complément d’aménagement suffit à corriger ce phénomène tels que ceux décrits ci-dessus. Une penderie avec vêtements, cachée ou non par un rideau fait également partie de ces solutions.

On veillera alors à traiter un mur sur 2 en vis à vis s’ils sont parallèles, afin de casser les réverbérations qui pourraient s’entretenir entre parois.

On pourrait bien évidement réaliser un calcul mais, d’une part il faut être initié, d’autre part les données acoustiques sur les solutions « maisons » ne sont pas disponibles ou fiables. Ainsi, l’approche ci-dessus pour un particulier s’avère-t-elle suffisante. Il en est bien évidemment autrement pour les autres locaux.

Cas spécifique des crèches

L’exemple des locaux scolaires ou crèches dont la correction acoustique n’est pas correcte est souvent marquante, conduisant à une amplification importante du bruit des nombreux enfants.

Un guide précise des valeurs recommandées de temps de réverbération dans ces locaux. La réglementation est limitée aux bruits d’équipements et aux bruits extérieurs.

Le respect de ces valeurs impose généralement à minima le traitement absorbant des plafonds. Au delà du respect de l’objectif, le traitement complémentaire en parois peut s’avérer nécessaire pour éviter les réverbérations locales, sur de grandes surfaces.

En particulier dans ce type de locaux, les matériaux devront remplir des conditions relatives à la santé, en application de la réglementation (chapitre II).

Ainsi, les matériaux mis en place devront appartenir aux catégories A ou A+ (étiquetage obligatoire en matière d’émissions de polluants volatils, à justifier par le fournisseur).

Crédit photo : TDAcoustique


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